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Le contrôle primaire comme invariant gravitaire

Depuis plus d’un siècle, le "contrôle primaire" reste au cÅ“ur de la Technique Alexander. F.M. Alexander décrivait une relation dynamique entre la tête, le cou et le dos – une coordination fondamentale qui, lorsqu’elle n’est pas interférée, permet un usage optimal de soi.

Mais que se passe-t-il si nous relisons ce concept à la lumière des travaux d’André Bullinger sur l’invariant gravitaire ? Ici, une distinction cruciale s’impose : l’invariant gravitaire n’est pas la force objective qui nous "tire" vers le centre de la Terre. C’est une construction sensori-motrice – une relation émergente qui se tisse à partir de multiples flux sensoriels.

L’invariant comme émergence sensorielle

Contrairement à une idée reçue tenace, nous ne "sentons" pas directement la gravité. Ce que nous appelons "invariant gravitaire" émerge de la convergence de plusieurs systèmes :

C’est sur cette synthèse sensorielle multidimensionnelle que se coordonnent nos mouvements, notre tonus, notre organisation posturale.

Qu’est-ce qu’un invariant ?

Avant d’aller plus loin, clarifions ce concept central.

En sciences cognitives et en psychologie du développement, un invariant désigne une relation stable qui persiste à travers les variations du contexte. Ce n’est pas un objet fixe, mais une régularité relationnelle qui structure l’expérience et permet l’action.

L’invariant comme point d’appui perceptif

André Bullinger, pionnier dans l’étude du développement sensori-moteur, a montré que l’invariant gravitaire fonctionne comme un référentiel autour duquel le bébé organise progressivement ses mouvements et sa posture.

Caractéristiques essentielles :

Sources sensorielles de l’invariant gravitaire

L’invariant gravitaire émerge de l’intégration continue de :

1. Le système vestibulaire (oreille interne)

2. La proprioception profonde

3. Les récepteurs de pression

4. La vision

5. L’intégration centrale Ces informations convergent dans le système nerveux central (cervelet, noyaux vestibulaires, cortex pariétal…) pour produire une représentation dynamique de notre relation à la gravité.

C’est cette synthèse multisensorielle – et non la force physique elle-même – que nous appelons "invariant gravitaire".

Et le contrôle primaire dans tout ça ?

Si l’invariant gravitaire est ce point d’appui sensoriel autour duquel s’organise notre coordination…