[!Invariant] Alors que les précédents courants considèrent la perception comme un processus interne, l’approche écologique considère la perception comme un processus émergeant du système animal-environnement. La perception émerge au niveau du prélèvement de l’information et non pas dans l’animal. En d’autres termes, la perception est un processus d’extraction par l’action, par l’exploration, d’informations dans l’environnement. L’invariant est l’entité stable et constante dans les différentes configurations et flux optiques en changement. L’invariant est ce qui ne change pas en dépit des autres transformations spatio-temporelles dans le flux des énergies. L’invariant est ce qui est saisi par les systèmes perceptifs. [ Chez Gibson, un invariant est une structure stable dans le flux sensoriel - par exemple, le rapport entre les hauteurs apparentes de deux objets reste constant quand tu bouges, ou la texture du sol persiste malgré tes déplacements. Ce ne sont pas des « objets » figés mais des régularités dans l’information disponible.
[! flux sensoriel] Un flux sensoriel (Bullinger, 1996 ; 2004 ; 2015) peut se définir comme un ensemble dynamique de signaux continus et orientés qui vont venir stimuler la surface sensible d’un capteur mobile. Les variations d’orientation passives ou actives de ce capteur ou un changement d’orientation de la source induisent une modification du flux.
Chez Gibson, un invariant est une structure stable dans le flux sensoriel - par exemple, le rapport entre les hauteurs apparentes de deux objets reste constant quand tu bouges, ou la texture du sol persiste malgré tes déplacements. Ce ne sont pas des « objets » figés mais des régularités dans l’information disponible.
Quand nous agissons (tourner la tête, avancer, te pencher), nous ne recevons pas une « photo » statique du monde. Nous génèrons un flux sensoriel en transformation :
Dans ce flux changeant, certaines structures restent stables - ce sont les invariants. Par exemple :
L’invariant n’est pas "là " indépendamment de notre mouvement - il se révèle par notre exploration.
Maintenant vient la bidirectionnalité :
Perception → Action : Nous détectons l’invariant (gradient stable) → nous ajustons notre mouvement (poser le pied avec confiance)
Action → Perception : Ce nouveau mouvement → génère un nouveau flux → où l’invariant se confirme ou se précise
C’est une boucle : chaque action affine ta perception, qui guide ta prochaine action, etc. Ce n’est pas linéaire (cause → effet unique) mais récursif (chaque effet devient nouvelle cause).
Pense à pousser un objet lourd :
L’affordance "poussable" n’existait pas avant cette boucle - elle émerge de la récursivité.
L’enactivisme radicalise cela : tu ne découvres pas des invariants pré-existants, tu les fais émerger (enact) selon :
L’invariant n’est plus "objectif" (dans le monde) ni "subjectif" (dans ta tête), mais relatif au couplage agent-monde.
Action initiale
↓
Flux sensoriel transformé
↓
Invariant émerge (affordance)
↓
Action ajustée
↓
Nouveau flux → invariant confirmé/précisé
↑________________________↓
Boucle récursive
La causalité devient circulaire : pas de point de départ absolu (ni le monde, ni l’agent), mais un processus d’auto-organisation où chacun spécifie l’autre dynamiquement.