šŸ““ content/Concepts/Invite.md by @matthieuG ā˜†

Traduire affordance par Ā« invite Ā», c’est la faire pencher du coĢ‚té d’une certaine politesse des choses aĢ€ notre égard : elles nous inviteraient aĢ€ nous comporter de telle ou telle manieĢ€re, montreraient des attitudes favorables ou défavorables, susceptibles de nous encapaciter aĢ€ agir de telle ou telle manieĢ€re. Pourtant, to afford en anglais est plus fort : Ā« permettre Ā» ou Ā« se permettre Ā». Nos environnements font plus que simplement nous inviter poliment aĢ€ agir : elles nous autorisent, nous permettent voire en un certain sens nous commandent. Les études sur les facteurs extralégaux qui entrent dans la décision des jurys aux États-Unis fournissent un exemple fameux d’un tel décentrement : aĢ€ la question de savoir ce qui jouait le roĢ‚le le plus déterminant dans la clémence ou dans la sévérité d’une décision, des psychologues expérimentaux ingénieux ont révélé qu’aux coĢ‚tés des facteurs individuels et sociaux, tels que classe, race, genre…, les facteurs environnementaux, tels que la dureté des sieĢ€ges ou la qualité des repas, jouaient des roĢ‚les déterminants (Akomolafe 2020). Qui, du sieĢ€ge ou de l’humain, prend la décision ? Poser la question ainsi, c’est déjaĢ€ se placer du point de vue de leur séparation, quand l’enjeu serait précisément d’apprendre aĢ€ penser que c’est plutoĢ‚t une sorte de centaure ==chaisehumain== qui prend la décision, ou plutoĢ‚t que l’humain n’est pas séparable des meubles dont il s’entoure et qui participent aĢ€ ce que cela signifie pour lui de prendre une décision.
E.BigƩ, Mouvementements